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21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 10:27


La yourte a souffert cet automne: une tempête l'avait déplacée de 20 cm et avait déchiré la bâche de couverture. Les feutres étaient trempés.

Elle adonc été démontée en novembre, sous la neige, et remisée pour séchage des feutres et réparations.

Le beau temps de ces derniers jours nous a permis de la remettre en place, avec des améliorations significatives.

Nous avons commandé une nouvelle bâche d'une qualité nettement supérieure à celle d'origine chinoise. L'expérience des deux années précédentes nous a permis de mettre au point des détails de coupes et de montage qui devraient permettre une protection accrue contre les intempéries. Merci à
l'atelier Lehman pour sa patience, sa coopération et le superbe travail réalisé.

En l'état, avec ses nouveaux aménagements la yourte est l'une des pièces les plus agréables du gîte !


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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 15:26

 

Je vous le dit tout de go et sans hésiter:

Non, la yourte n'a rien à voir avec le yaourt, bulgare ou autre.

D'ailleurs je n'ai jamais gouté de yaourt au yack.

Car la yourte, à la différence du brassé yoplait, nature ou aux fruits, accueille effectivement ses hôtes d'un parfum délicat d'aventures lointaines et exotiques de son pays d'origine: la Mongolie.

D'aucune préféreraient sans doute une senteur de monoi ou jojoba. Mais on ne fabrique pas de yourte à Honolulu, ce qui est regrettable, mais c'est comme ça.

Or donc, une yourte sent le yack, et le yack n'est pas très usité en parfumerie, ce qui se conçoit aisément.

De là à dire qu'un yourte a mauvaise haleine, serait un raccourci injuste.

Car la yourte sent aussi le mouton, et si vous vous détourniez de votre partenaire d'un air dégouté en poussant un "beuuh, tu as une haleine de vieux bélier ", il comprendrait bien vite que vos connaissances animalières sont fort limitées, outre qu'il pourrait se vexer d'être pris pour un vulgaire ovin, alors qu'il serait plutôt du genre bovin, à supposer que le yack appartienne à ce genre, ce que je n'ai pas vérifié, car là n'est pas le coeur du sujet vous en conviendrez.

Alors, évidemment, pourquoi ?  

Je pourrais vous dire que l'exotisme et l'aventure se parfument rarement à "Chanel n°5" - sauf dans la pub, qui est mensongère comme chacun sait - et qu'on a jamais vu de cavalier tatare faire ses courses de nöel chez Sephora.

Mais ce serait confondre la cause et l'effet.

J'ai également lu dans une biographie de Genghis (inédite) que l'odeur du suin (yack et bélier confondu) aurait le grand mérite d'en couvrir d'autres, ce qui accessoirement aurait favorisé au grand Khan une descendance que d'autres fumets auraient pu réduire à néant. Mais je doute de la pertinence de cet ouvrage. 

Quoiqu'il en soit, le secret du parfum subtil de la yourte réside en fait dans son feutre.


Le point d'interrogation que je vois poindre mérite quelques éclaircissements d'ordre technique que je vous livre avec plaisir:


Une yourte, qui n'est autre chose qu'une tente d'un genre mongol et non moins ancestral, c'est d'abord une structure faite de "murs" souples constitués de lattes en croisillons liés entre eux par des nerfs déséchés(de ....yack bien sûr). 


La taille de la yourte dépend du nombre de "murs" (5 pour celle de La Champ).

Ces murs sont liés par des cordelettes au chambranle de la porte, et forment un cercle d'un diamètre d'un peu moins de 6 m.

 Je ne me souviens plus trop de mes leçons de géométrie, mais je sais qu'en mettant un Pi quelque part et en divisant par ce qui va bien, on arive à une superficie de 27 m² environ (la loi Carrez ne s'appliquant pas en Mongolie et n'entrant pas dans la formule mlathématique que j'ai oubliée depuis longtemps, cette superficie est valable pour toute personne de taille mongole).

Une fois les murs disposés on dresse au milieu du cercle un "tooneau", qui reçoit des perches taillées dans du saule. Ces perches viennent reposer dans les croisillons du haut des murs, format ainsi la structure du toit.

 C'est sur cette armature que l'on fixe ce qui sera la marque olfactive de cette merveille des steppes: le feutre.

Vous me direz qu'à ce stade, je n'ai toujours pas répondu à la question. J'y viens:

 

C'est que le feutre lui même est composé d'un agrégat de laine de mouton et de poils de yack.

Pour passer du stade "poil et laine" à ce stupéfiant matériau qui isole autant du froid qu'il tapisse les narines, de jeunes casaques, après avoir pris le soin d'enlever leurs babouches, piétinent les fibres abondamment arrosées à l'eau plus ou moins pure qui non seulement leur lave les pieds, mais en outre, lie les fibres entre elles.

La "pâte" est ensuite enroulée et ainsi tirée par des chevaux sur la prairie à de nombreuses reprises et pendant fort longtemps. L'odeur du cheval ne s'ajoute pas à celle de ceux dont la laine est tirée, ce qui laisse supposer que la prairie est préalablement nettoyée, ce qui méritait d'être précisé.

Le résultat est, il faut bien le dire, remarquable et tout à fait écologique.

Une fois le feutre posé, une bâche en coton vient couvrir le tout.

Tout cela compose un nid isolé, douillet, dépayasant, qui ravi petits et grands.

Certes, il y a l'odeur. Mais j'avoue que j'en ai un peu exagéré la présence dans ce récit.

Et puis, somme toutes, il n'y a pas de quoi en faire un fromage.
 


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